Une tite histoire ?

00h47


Lorsqu'il pénétra dans la chambre, Paul fût frappé par l'attitude de Mlle Blanchon. Le bras gauche rejeté en arrière, le droit posé sur son ventre, elle était adossée au bois du lit et sa tête penchait en avant, le menton touchant le haut de son insignifiante poitrine, lui donnant l'air de bouder. Ou de réfléchir.

Mais sa stupéfaction n'avait rien à voir avec la posture du corps proprement dite. Paul aurait juré que lorsqu'il l'avait abattue, elle avait une autre position. Il l'avait vue différemment juste avant de refermer la porte.
Peut-être que contrairement à ce qu'il avait pensé, elle n'était pas morte sur le coup et qu'un ultime soubresaut l'avait fait bouger une ou deux secondes après les deux "foum" veloutés du silencieux.

Il avança prudemment dans la chambre, sa lampe à la main irradiant une lumière ambrée, malsaine. Même si la pièce était située sur l'arrière de la maison, il ne voulait pas prendre le risque d'allumer l'interrupteur. Les lattes des volets avait des jours assez larges pour qu'on y passe un doigt.
Il entendit quelque chose tomber en bas. Un bruit assourdi par l'épaisse moquette. Il songeât que Victor faisait décidément un piètre cambrioleur.
" Ce con a dû se prendre les pieds dans le tapis !"

Il enjamba exagérément la descente de lit afin de ne pas en faire autant lui-même. Il était devant la table de nuit, près à ouvrir le petit tiroir quand il vit la couverture bouger.
Légèrement mais indiscutablement.
Se soulevant et s'abaissant à un rythme régulier, comme toutes les couvertures du mondes sous lesquelles quelqu'un dort.

Non ! Il se força à chasser cette idée de son esprit. Ce n'est qu'une illusion d'optique due à la lumière et à la tension. Un cardiologue n'aurait même pas eu besoin de stéthoscope pour savoir qu'il n'était pas loin de faire une arythmie.

A trente centimètres de lui, allongée sur son lit, un sourire carnassier aux lèvres, Mlle Blanchon entendait le coeur qui pompait désespérément dans la poitrine de Paul. Elle était toujours dans cette position songeuse mais lui aurait-elle tiré la langue comme une gamine qu'il n'en n'aurait rien vu.
Hypnotisé par cette couverture, il ne vit pas davantage une main se tendre pour lui saisir le poignet. Il hurla brièvement et tomba raide mort sur le lit de la femme, victime d'une attaque foudroyante.

Victor venait de débrancher le lecteur DVD et fit rouler le meuble télé pour le rapprocher de la porte d'entrée. Mais les petites roulettes s'embourbèrent dans le tapis. Le tout bascula et s'effondra par terre.
- Et MERDE ! Regardez moi ça ! Le seul, l'unique cambrioleur qui casse du matériel avant de l'emporter ! Merveille de la gaffe !
Bon et bien y a plus qu'à ramasser tout ce bordel et le charger dans la bagnole, on verra bien si ça marche encore une fois rentré. Paul va venir me filer un coup de main, ça ira plus vite. Parce que cette petite soirée, moi je commence à en avoir plein le cul ...

Il en était là de ses pensées quand un cri déchira le salon. Un cri qui aurait pu faire exploser des verres en cristal s'il avait duré plus longtemps. Il venait de là-haut mais semblait sortir du plus profond des Enfers.

Mon dernier post vient de disparaitre


Je disais : c'est le vent, rien d'autre.


Bizarre

C'est une vampire?

00h50

La gorge nouée, il déglutit péniblement et se dirigea sur la pointe des pieds vers la sortie. Il ouvrit prudemment la porte et un vent frais s'engouffra dans la maison. Il avait neigé et une mince pellicule blanche maculait le sol. La nuit, éclairée d'une lumière spectrale semblait particulièrement silencieuse.
La Nature, muette d'horreur, attendait peut-être que l'infamie sauvage qu'abritait cette maison retourne à l'endroit d'où elle n'aurait jamais dû sortir.
Fuir d'ici. A tout prix.
Vite !

Dieu sait comment cela a pu arriver mais cela EST. Et si Dieu n'en sait rien, le Diable lui, en a sans doute une petite idée. Oh que oui !
Et il me propose un petit jeu en prime. Une variante du choix entre la peste et le choléra.
Victor prit conscience de la gravité de sa situation au moment même où une porte claqua doucement à l'étage.
S'il sortait, il allait laisser de magnifiques empreintes dans la neige, offrant ainsi aux flics qui viendraient tôt ou tard, un jeu de piste d'une facilité enfantine.
Mais s'il restait là eh bien ... Eh bien, quelque chose de pire que la prison allait lui arriver.

Son choix fait, il traina les pieds jusqu'à la voiture afin de brouiller ses pas. Il ouvrit la portière et s'installa. Ses mains tremblaient, pas de froid mais d'une peur avide qui dévorait sa raison avec des milliers de dents. Les clés de contact tombèrent à deux reprises et lorsqu'il parvint à les introduire dans le néman, quelque chose frappa le toit de la 206. Il sursauta.
A nouveau des coups. Par la portière du passager, il vit une forme humaine se découpant sur l'étendue blanche des prés.

J'adore

La suite, la semaine prochaine

Ah non hein

Y charrie

Magne toi le fion Toom sinon

Ou le mois prochain ... M'en fous moi, je connais la fin

Toom fais gaffe

Bon allez ... Je plaisantais. Merci au passage


Un flot d'adrénaline le submergea. Il démarra. Enclencha la première vitesse et écrasa la pédale d'accélérateur.
Le moteur rugit ... et cala.

Une main crispée sur le volant, il grondait comme un dément en essayant de repartir. Le moteur émit quelques toussotements asthmatiques mais refusait obstinément de démarrer. Le froid peut-être ?
Oui ... ou ce bon vieux Cornu aux sabots qui s'amusait bien !

Soudain, sa portière s'entrouvrit et une main molle essaya de l'attraper.
Victor hurla et frappa cette vipère humaine. Insultant de rage cette fichue bagnole, la morte, Paul. Le monde entier !
Il tenta à nouveau de démarrer et cette fois, le Diable estima qu'il avait assez ri comme ça. Pour le moment du moins.
La voiture partit en trombe, arrachant Victor à la main qu'il l'avait encore agrippé. Il zigzagua deux ou trois fois et manqua de quelques centimètres un hêtre aux branches squelettiques. D'une manoeuvre digne d'un pilote de rallye, il ramena la voiture dans sa trajectoire.
Dans sa panique, il avait oublié d'allumer les phares. Ce qu'il fît.
Il se félicita de ne pas avoir décharger la batterie en mettant du chauffage tout à l'heure.

11h49


Victor fut réveillé par un rayon de soleil qui lui caressait le visage. Hagard, il entreprit de se préparer un petit déjeuner. Ce faisant, il tenta vainement de reconstituer à peu près les évènements de cette nuit de la Quatrième Dimension. Ses bras étaient douloureux, sûrement à cause de ce satané meuble télé qu'il avait trimbalé songeât-il.
Et tout ça pour qu'il finisse par terre !
Il repensa tout à coup qu'il n'avait rien emporté finalement. Même pas le sac de sport remplit de bijoux. Il était resté à l'étage comme un chien abandonné.
Il imagina les flics découvrant le tableau, butant peut-être dessus. Ils ne verraient que le corps de Paul dans la chambre de la propriétaire. Car elle, elle avait disparue.
Il en était sûr. Tout son être le lui disait.

La police relèverait les empreintes dans la neige. Parviendrait-elle jusqu'à lui ? Et si oui, dans combien de temps ?

Il avait au moins ramené sa peau. C'était le plus important.
Son complice n'avait pas eu cette chance lui.

C'est génial

Encore encore

Voilà la fin alors :



Tandis qu'il regardait couler son café, on sonna chez lui.

Il douta que la police soit déjà au courant du drame ... Bon dieu de merde !
Il se rappela avoir pensé qu'il laisserait un beau jeu de piste en quittant le domicile de "pas si feue que ça" Mlle Blanchon.
D'accord, il faisait beau aujourd'hui mais très froid. Et la neige n'avait pas encore fondue.
Ce n'était pas les flics qu'ils l'avait pisté mais elle.

Il habitait à peu près à trente kilomètres de la "boutique" qu'ils avaient tenté de dévaliser. Ca faisait une trotte à pied mais c'était tout à fait faisable. Surtout pour quelqu'un de déterminé.

11h57


Il n'ouvrit pas. Parce qu'il ne voulait pas bien-sûr mais aussi parce qu'il en aurait été physiquement incapable. Son café était prêt et Victor le regardait dans la verseuse sans faire le moindre geste. Paralysé par la peur.
Il n'était rien de plus qu'un lapin terrorisé dans son terrier, n'osant pas sortir. Attendant que l'aigle au-dessus de lui se décide à chercher une autre proie.
Il n'y eut pas de deuxième sonnerie.
Il marina ainsi dans son angoisse pendant deux bonnes heures, assis sur sa chaise de cuisine à contempler la cafetière qui continuait bêtement à chauffer.

14h00


Il finit par se lever et se servi un café tiède, la résistance ayant grillé.

épilogue

Les jours passaient, impitoyables ... Avec leur lot d'angoisse.

Les journaux lui apprirent que l'enquête suivait son cour. Traduction : elle piétinait. On avait découvert un cadavre dans la propriété mais tout indiquait qu'il s'agissait d'un cambrioleur et qu'il avait un complice. Ils étaient sur sa piste bien qu'ayant peu d'éléments. Ils ne disaient pas en revanche, que la police s'usait les dents sur la disparition de Mlle Blanchon et sur le butin laissé sur place.
Le complice aurait-il changé d'avis et aurait-il décidé de la kidnapper afin de demander une rançon ? Cela semblait assez improbable aux yeux des enquêteurs.

Victor entendait régulièrement des bruits de pas autour de sa maison et quand il sortait, non sans se munir d'une petite batte de base-ball qu'il avait acheté, il ne voyait personne.
Deux fois, il vit des empreintes dans la neige ou sur la terre de son jardin. Elles semblaient venir de nulle part et disparaissaient comme par enchantement. Elles étaient là ... c'est tout.

La nuit, c'était pire. Il entendait parfois un bruit à la fenêtre, semblables à du journal que l'on déchire. Ou à de longs ongles grattant les volets.
En effet, le bois présentait de nettes traces de griffes. Huit en tout.

Les jours passaient, les nuits aussi.
Et elles étaient longues ... Interminables.

Toom

Chapeau Toom même si ta fin nous laisse sur notre fin

J'lai fait exprès en plus !

Bon, un petit poème pas gai que j'ai écrit y a longtemps :

VIVISECTION

Je suis un chat, ce qu'il en reste
Je vais mourir, je vais mourir
Les hommes en blanc poursuivent leur tests
Je les implores pour en finir

Cloué à plat sur cette table
Les électrodes me font souffrir
Votre science impitoyable
Me fait mourir, me fait mourir

J'ai le cerveau qui est à vif
Les yeux rivés sur un écran
Tout cela vous semble fictif
Et ne fait que couler mon sang

Je vous maudit humanité !
Je vais mourir, je vais mourir
Je suis vivant mais disséqué
Et j'ai hâte d'en finir

J'ai pas demandé à vous aider
J'ai pas demandé à vous haïr
J'ai seulement voulus vivre mais
Je vais mourir, je vais mourir

Pensez à ce que vous me faites
Toutes ces expériences qu'il faut subir
Je n'étais qu'une petite bête
Qui va mourir, qui va ...................................................

Toom

La suite, la suite !! Haaa c'est la fin... zut Encore bravo franchement j'ai bcp aimé ! Si t'as d'autres nouvelles dans ce style ou même dans un autre hésite pas ^^

Sinon pour ton poème C'est horrible de faire des tests sur des animaux

Un petit texte érotique ça vous tente ?

C'est favole qui va être contente...